Mekong cambodgien et laotien

Tout d'abord, MERCI BEAUCOUP pour tous vos voeux par le blog ou par mail et pour vos encouragements à continuer ma prose...! Quel retard j'ai encore pour vous raconter nos premières aventures de 2014 ! De Kratie au Cambodge, à la capitale laotienne, nous avons... remonté le Mekong, validé notre 6ème visa, atterri dans deux autres "paradis", vécu des moments surréalistes (certains positifs, d'autres moins...), de belles rencontres, des déceptions et des bonnes surprises... alors, si vous avez un (bon) moment... je vais vous raconter tout ça !

Premier jour de l'année et dernier jour complet au Cambodge... Nous retrouvons Pherom, notre jeune conducteur de tuk tuk, après le petit déjeuner. Une grosse demi heure de tuk tuk avant d'arriver à Kampi, son village et un des lieux privilégiés pour observer les dauphins d'Irrawaddy, de rares dauphins d'eau douce. Nous montons tous les 5 dans un petit bateau à moteur en bois et avons la chance de pouvoir très bien observer ces dauphins étonnants à la tête toute ronde. Un très bon moment. 2 ou 3 autres bateaux avec des couples de touristes, mais il n'y a pas foule. Après environ une heure, retour sur la rive et dans le tuk tuk. Comme il nous l'avait proposé, Pherom nous emmène chez lui. 

Sa maison est toute simple. Une pièce, sur pilotis. Une structure de bois et des murs en feuilles de palmier. Un foyer pour cuire, une natte sur le sol et 2 hamacs pour se reposer. Nous rencontrons sa femme, très discrète (contrairement à Pherom, elle ne parle pas anglais), leur fils de 3 ans et leur fille de 2 mois. On parle de leurs projets, on regarde des photos de France, les enfants jouent, on grignote, on prend des photos, on laisse des crayons de couleurs, puis on dit au revoir et on remonte dans le tuk tuk avec le sentiment d'avoir pu vivre un moment très privilégié. 

Dans l'après midi, nous retrouvons Pherom qui nous emmène à la poste pour que nous postions un colis pour la France pour alléger nos sacs. Pour bien continuer le voyage, il faut aussi réparer les sandales qui se décollent toutes. La super glue n'est pas chère, et Russ réussit à remettre en état même mes sandales dont le cas semblait désespéré ! Un beau coucher de soleil sur le Mekong et pour fêter cette année qui commence bien, certains ont même droit à des pizzas au dîner !

Le lendemain, la journée est moins facile... Levés à 5h, nous nous retrouvons à attendre un bon moment notre mini bus qui est en retard. On nous a prevenus : c'est 4 personnes sur 3 sièges. Notre mini bus Mercedes décrépi a 3 rangées de sièges derrière celle du conducteur. Nous sommes les premiers dans le "bus", nous squattons donc la banquette arrière + une place devant pour Oliver.

Pendant plus d'une heure après le départ, nous nous arrêtons toutes les 5 minutes pour prendre de nouvelles personnes (uniquement des locaux) et de nouveaux paquets. Au final, nous nous retrouvons avec les sacs sous les sièges et les pieds, le coffre fermé par une corde et dans un mini bus prévu pour accueillir 13 personnes... un total de... 28 PERSONNES ! Ils n'osent pas nous mettre les gens sur les genoux, mais les locaux sont littéralement les uns sur les autres pour un trajet de plus de 3h ! Difficile d'imaginer de mettre quelqu'un entre le chauffeur et la portière à sa gauche... mais c'est possible, croyez moi ! Ajoutez deux chiots dans un sac, la tête sortant d'un trou, dans le coffre non fermé. Russ doit tirer plusieurs fois sur le sac pour que les chiots, qui s'enfoncent avec les vibrations de la route chaotique, ne finissent pas écrasés entre 2 sacs de riz. Mais l'un des 2 chiots se faufile et réussit à sortir du sac. Le voilà debout en équilibre sur les sacs et paquets dans un coffre non fermé avec la route qui défile en dessous. Nous réussissons à faire comprendre qu'il y a un soucis et le mini bus s'arrête. Cela nous permet de passer par la fenêtre pour faire pipi sur le bord de la route... les chiots, eux, on ne les a pas revus. On espére qu'ils pourront jouir d'une vie sauvage. Mieux vaut un avenir incertain que la forte probabilité de finir... à la casserole !

STUNG TRENG est à environ 1h de la frontière laotienne et nous devons y changer de bus pour finir la route. Mais vu que nous sommes très en retard, le bus que nous devions prendre est déjà parti... je vous passe les détails (diverses petites aventures supplémentaires) mais nous finissons en début d'après midi dans un autre mini bus... un peu moins serrés et le coffre fermé, avec cette fois des poulets et des poussins ! 

Les seuls autres passagers à traverser la frontière sont les seuls autres touristes, un jeune couple d'allemands bien sympas, Sandra et Carsten. Nous traversons la frontière à pieds sous un soleil écrasant. Nous étions prévenus : du côté cambodgien comme du côté laotien, on nous demande de payer pour tamponner nos passeports. Russ explique qu'à l'ambassade du Laos à Phnom Penh, on nous a bien dit qu'il ne fallait rien payer à la frontière (ce qui est vrai !), demande pourquoi on doit payer, et demande un reçu. La technique marche des 2 côtés de la frontière et nous passons sans frais supplémentaires !

Une fois la frontière passée, nous attendons dehors, à l'ombre, un autre mini bus qui doit nous emmener à NAKASANG (environ 1h), où nous prevoyons de prendre un bateau pour l'île de DONDET (notre billet comprend tout le trajet, bateau compris). Nous avons aucune indication qu'un véhicule va bien venir nous chercher... et les plus pessimistes s'inquiètent... Mais après une bonne attente, le mini bus finit par arriver ! 

Quatre autres touristes se joignent à nous et nous prenons la route... pas même serrés, dans un beau mini bus tout neuf avec air conditionné ! 

Dans la petite ville de NAKASANG, nous réussissons à tenir tous les 10 (avec nos sacs !) dans un long bateau en bois, très près de l'eau... direction DONDET. Le bateau se faufile entre les îles, certaines ne sont que quelques plantes qui sortent de l'eau... le coin porte bien son nom de "4000 ISLANDS" (ou SI PHAN DON). C'est magnifique !

Arrivés sur l'île, nous remontons le petit chemin de terre du côté levé du soleil, pour dépasser le coin le plus touristique. Alors que nous arrivons vers un coin où l'équilibre entre "backpackers" et locaux nous parait plus sympa, nous sommes abordés par un Americain avec une longue barbe blanche (en tresse !) sur un vélo. Il nous présente sa femme qui nous propose des bungalows sur le Mekong à $5 dans une "guesthouse" tenue par une famille laotienne, et appelée "Paradise" ! Nous posons nos sacs et nous installons pour quelques jours. Sandra et Carsten font de même.

A suivre...