Touristes à la dérive...

Il n’est pas toujours facile d’éviter les lieux très touristiques. Parfois s’il y a des touristes, c’est qu’il y a de très belles choses à voir et ce serait dommage de rater ça ! Parfois, sur un axe principal, on fait escale au même endroit que tout le monde… même si ce monde là nous fait honte et qu’on n’est clairement pas en voyage avec les mêmes objectifs… C’était le cas à VANG VIENG…

Quand on monte vers le nord du Laos à partir de Vientiane, on croise 2 villes très touristiques : VANG VIENG (connue pour ses touristes alcoolisés qui flottent sur la rivière sur des grosses chambres à air – pas trop notre truc) et, plus au nord, LUANG PRABANG (classée au patrimoine mondial par l’UNESCO). La route de Vientiane à Luang Prabang est longue, sinueuse mais magnifique, nous a-t-on dit. Alors peut-être serait-il dommage de la faire en bus de nuit (et c’est toujours difficile de se remettre sur pieds après une nuit de ce genre, on le sait)… De jour, c’est tellement long que beaux paysages ou non, les garçons risquent de ne pas tenir… On décide donc de faire une escale à Vang Vieng

Connaissant la réputation de la ville, on cherche un point de chute qui nous corresponde au mieux, et Russ trouve sur Internet une ferme bio au nord de la ville, sur la rivière, avec de beaux projets, des chambres et accueillant volontiers les bénévoles (www.laofarm.org)… Voilà qui fera mieux notre affaire ! Après un voyage de 2h en mini bus à faire des bonds à droite et gauche en raison de l’état de la route, on arrive à Vang Vieng et on reprend aussitôt un tuk-tuk pour aller à la ferme. On se pose en fin d’après-midi dans une très grande chambre (3 lits double, 2 lits simples), juste pour nous. Les deux jours suivants, nous avons passé plusieurs heures à aider à la ferme, en particulier auprès des chèvres (voir le blog de Dylan !). Nous y avons partagé de bons moments avec Lucia (une jeune canadienne de Toronto) et Mr Pai, responsable de la ferme, qui ne parlait pas un mot d’anglais mais réussissait à nous donner des instructions et riait toute la journée (entre autres à regarder nos enfants !). Sur tous les espaces appartenant à la ferme, Dylan et Calvin ont bien joué. Nous avons aussi admiré les magnifiques maisons construites en terre (pratiques et esthétiques) et nous avons bien mangé au restau de la ferme (y compris le fromage de chèvre… faut dire qu’on est un peu en manque de fromage depuis quelques mois !!). 

Bref, nous recommandons volontiers cette ferme qui a aussi beaucoup de projets pour aider les populations locales (dons de chèvres, organisation d'un bus scolaire gratuit, cours d'anglais...). Les visiteurs sont aussi invités à venir aider pour les cours d'anglais, face aux élèves ou pour former leurs bénévoles, mais il faut rester au moins une semaine. D'ailleurs apparemment, il n'y avait pas de cours au moment où nous y étions. Nous avons eu la chance de rencontrer le fils du propriétaire, revenu urgemment de Bangkok où il faisait des études de droit, pour aider ses parents veillissants. En effet, les parents semblaient faigués et n'ayant plus la pêche nécessaire.  J'espère que dans les années à venir le projet global prendra le nouveau souffle qu'il mérite !

Pendant nos quelques jours sur place, nous sommes aussi allés découvrir quelques grottes car il y en a beaucoup aux alentours, un environnement naturel vraiment sympa. Contrairement aux grottes que nous avons visitées en France, celles-ci ne sont pas du tout éclairées à l’intérieur. Un aménagement extérieur (marches en pierres, échelles en bambou…) a juste été fait pour accéder à l’entrée. Donc il faut des frontales et parfois des guides (des femmes du coin qui vous accompagnent mais ne parlent pas un mot d’anglais). On s’est retrouvés dans des petits « boyaux » très serrés (pas pour les claustrophobes !) mais également dans de très grands et trèèès longs « couloirs » souterrains (avec passages dans l’eau boueuse). Impressionnant ! Là c’était l’aventure !

Nous avons aussi profité de la rivière. Nous avons observé d’un côté les « locaux » venir se laver (avec savon et shampooing) toujours très pudiquement (les hommes en maillots et les femmes enveloppées dans un grand tissu, généralement leur longue jupe droite remontée sous les bras) et faire leur lessive. De l’autre côté (enfin, plutôt juste à côté d’ailleurs… !) les vagues de touristes en maillots que les tuk-tuks déversaient sur les rives tous les quarts d’heure avec leurs grosses chambres à air pour qu’ils puissent descendre quelques kilomètres de rivière jusqu’au centre de la ville… Un décalage assez gênant… Pour ma part, du Vietnam au Laos, si on se trouve dans un lieu partagé par les touristes et les locaux (on préfère si possible, mais ce n’est pas toujours le cas…), le plus souvent je fais comme les femmes du coin et je me baigne toute habillée ou avec un paréo en plus du maillot. On est chez eux, la moindre des choses me parait être de ne pas les choquer….

Quand on se promène le long de la rivière vers la ville, on voit les bars où « ces touristes » s’arrêtent boire « selon la tradition ». Enfin, la « tradition » en question a dû sérieusement être recadrée par l’Etat en raison des nombreux accidents. Apparemment il y avait bien plus de bars, et des sortes de toboggans en bambou… qui ont disparu. Qu’est-ce que ça devait être… ! Nous avons déjà trouvé que la rivière ressemblait à une autoroute… Il faut imaginer qu’en plus des jeunes sur leurs chambres à air, on trouve des dizaines de voyages organisés (beaucoup de Coréens…) descendant la rivière en canoës. Ça fait du monde… !

Une après-midi, on a quand même voulu voir « la ville »… Quelle horreur ! TOUT ou presque est orienté pour subvenir aux besoins et envies des jeunes « touristes » qui sont saouls dès le matin, se promenant en maillot dans les rues, dans un pays très pudique (qui tente de l’expliquer aux touristes qui veulent bien écouter…). On trouve aussi des bars/restaus, où « ils »  peuvent manger sur des coussins de la nourriture « comme à la maison », en buvant une bière ou un cocktail et en regardant ensemble une série américaine sur un écran… !!! On a vraiment envie de leur demander pourquoi ils ont quitté le canapé de leur propre maison !!!

Mais restons calmes, et allons voir ailleurs… à Luang Prabang… un autre style de touristes… 

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Commentaires

Hé béh!! Impressionnant tout ça encore!!C'est toujours génial de lire vos aventures...Vous n'avez pas croisé l'assoc' de Childfund finalement?On vous envoie 1000 bises d'ici!!

Bonjour à vous 5,
Nous avons pris connaissance de votre périple grâce au très médiatique journal des P'tits Loups, et vous félicitons de votre posture quant à une démarche profonde, respectueuse, emprunte de simplicité et de sagesse. Votre odyssées n'est somme toute que le reflet de vos valeurs... merci.
J'ai cru comprendre que vous envisagiez de faire escale à Singapour, aussi aimerais-je savoir si Bornéo, qui n'est qu'à quelques encablures (une pécadille au regard du trajet déjà parcouru), serait une étape. Si tel était le cas, il eut été intéressant que vous puissiez témoigner de l'éradication de l'Ourang Outan, au profit d'une culture intensive (huile de palme) destinée à l'industrie alimentaire et peu fiable sur le plan sanitaire. Si les pouvoirs publics se sont emparés (restons ici circonspects) de la problématique (la fameuse "taxe nutella"), il me semble que le changement des mentalités ne puisse se faire que par la posture de tout un chacun. L'information, la communication est pour cela primordiale.... à quand la photo de ce grand singe roux sur les pots de Nutella avec la mention "attention Nutella tue...!" !!!!
Pour ma part, j'ai pris parti et cristallise le péril autour de cette marque phare qu'est Nutella (groupe Ferrero), que je boycotte assurément. D'aucun diront ô combien il est difficile de se séparer d'une telle gourmandise. A ceux-là je rétroque que la marque "Noisette" de Casino, laquelle est sans huile de palme, égaiera tout autant à vos papilles.
Chacun oeuvre au quoitidien, comme il peut, comme il veut.... mais à condition qu'il soit conscient.
Grâce à votre blog, j'aspire à faire passer le message à nos concitoyens Saint Sulpicien, un message qui va, je n'en doute pas, dans le sens de vos valeurs.
Continuez d'être les chantres d'un autre mode de pensée.
Bien à vous.
 
Jean-Philippe

Après avoir resté cette pâte à tartiner nous confirmons!!! Elle est vraiment extra...

Impressionant mais cette fois dans le mauvais sens ! C'est vraiment glauque cette histoire de touristes!Leïla aimerait bien aller dans une ferme ou il y a que des lapins! En avez vous vu???Lam Leïla